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Le Comité du travail féminin présente des recommandations au formateur du futur gouvernement
Le 16 juin 2009, le Comité du travail féminin (CTF) a présenté ses recommandations au formateur du nouveau gouvernement luxembourgeois.
Missions du comité du travail féminin
Le Comité du travail féminin est un organe consultatif du gouvernement chargé d’étudier soit de sa propre initiative, soit à la demande du gouvernement, toutes les questions qui ont trait à l’activité, à la formation et à la promotion professionnelles des femmes. La particularité de cet organe réside dans sa composition quadripartite (représentants des partenaires sociaux, des employeurs, des syndicats et du gouvernement).
Les recommandations formulées par le CTF étaient basées sur le bilan élaboré en matière d’emploi féminin et d’égalité entre femmes et hommes et gravitaient autour de 6 thématiques principales:
- la pauvreté et la lutte contre l’exclusion sociale,
- l’éducation et la formation,
- le monde économique,
- la prise de décision,
- les mécanismes de promotion,
- l’exercice des droits fondamentaux.
Les 12 membres du CFT ont encouragé le gouvernement à s’investir davantage dans la promotion de l’égalité des hommes et des femmes en ajustant toute une série de textes législatifs, en instaurant un secrétariat permanent du CFT et en saisissant plus systématiquement le CFT des questions qui ont trait à l’activité, à la formation et à la promotion professionnelles des femmes.
Responsabiliser davantage les femmes
Au Luxembourg, l’écart salarial, la surreprésentation des femmes parmi les bénéficiaires du salaire social minimum et la persistance de comportements stéréotypés sont, d’après le CFT, des obstacles à l’égalité entre femmes et hommes. Afin de réduire les écarts de salaire qui subsistent toujours entre hommes et femmes, le CFT a estimé que le gouvernement devrait se doter d’un calendrier et d’objectifs chiffrés.
Les membres du CFT ont relevé l’ignorance de certaines femmes qui cessent de travailler et qui négligent souvent qu’une activité réduite va de pair avec une diminution des cotisations et donc une plus petite pension. Pour contrer ce manque d’information, le CFT a recommandé de sensibiliser davantage les femmes aux besoins d’une affiliation continuée à l’assurance-pension. Les 12 membres du CFT ont également recommandé de réformer la loi sur l’avance et le recouvrement par le Fonds national de solidarité et de revenir au financement des prestations pour les baby years.
Promouvoir une approche axée sur le genre
Dans le domaine de l’éducation, le CFT a plaidé d’appliquer une approche axée sur le genre dans l’orientation professionnelle, d’aligner le niveau de protection légale contre les discriminations fondées sur le sexe sur celui qui existe pour d’autres motifs, de former davantage le personnel enseignant à l’approche intégrée du genre. Pour sensibiliser davantage les jeunes à des métiers "atypiques", le CFT a proposé d’institutionnaliser le "Girl’s day et le Boy’s Day" et de promouvoir les études en genre à l’Université du Luxembourg.
Le CFT a salué la politique du gouvernement en estimant qu’elle a eu une incidence positive sur l’évolution du taux d’emploi féminin. En même temps, le CFT s’est inquiété que le nombre des emplois féminins à temps partiel augmentait beaucoup plus rapidement que ceux à temps plein. Ce phénomène illustre selon le CFT le besoin accru de réformer le système de sécurité sociale dans le sens de la promotion des droits personnels aussi bien dans l’assurance-maladie que dans l’assurance-pension, d’introduire l’obligation pour les femmes de participer à des séances d’information sur la nécessité d’une couverture intégrale, de passer à un système individualisé dans la fiscalité, de maintenir et d’étendre les abattements et d’analyser les répercussions sur les politiques familiales.
Des mesures supplémentaires s’imposent selon le CFT également pour améliorer la garde des enfants et les structures d’accueil pour personnes âgées. Pour permettre aux femmes de mieux concilier vie familiale et professionnelle, le CFT recommande, par exemple, d’étendre le service "Krank Kanner" et de créer des modes de garde d’enfants qui offrent des horaires plus flexibles.
En ce qui concerne le congé de maternité, le CFT était d’avis qu’il faut clarifier les modalités de calcul de l’indemnité afin d’éviter une discrimination salariale envers les femmes.
Pour promouvoir davantage l’égalité des hommes et des femmes, le CFT s’est enfin exprimé en faveur du maintien d’un ministère pour l’Égalité des chances